Auricularia auricula-judae, Hirneola auricula-juda

Auricularia auricula-judae (Bull.) Quél. 1886

Hirneola auricula-judae (Bull.) Berk. 1860

Auriculaire oreille de Judas
Oreille-de-Judas

- Règne : Fungi - Division : Basidiomycota - S/Division : Agaricomycotina - Classe : Agaricomycètes - S/Classe : Auriculariomycetidae - Ordre : Auriculariales - Famille : Auriculariaceae - Genre : Auricularia

Particularités :

carpophore réceptacle de 2 jusqu' à 10 cm, en forme de coupe au début, puis s'étalant, plus ou moins lobé, semi-circulaire, mince ;
face supérieure externe stérile, veloutée et veinée, brun-rouge, gris brun, bistre et enfin noire ;
face interne fertile, lisse, parcourue par des rides, brun-violacé, blanchissant légèrement à maturation des spores ;
pied latéral rudimentaire à nul ;

Chair :

peu épaisse, de 1 à 2 mm, gélatineuse, translucide, élastique puis devenant coriace ;

Spores :

sporée blanche, non amyloïde ;

Comestibilité :

comestible oui mais !

On peut trouver l'Oreille de Judas toute l'année, mais surtout en hiver et au printemps, sur bois morts ou très faibles, sur toutes sortes de feuillus : hêtre, robinier, et surtout sur sureau, rare sur résineux ; un champignon que l'on trouve soit isolé, étagé ou le plus souvent coalescent.

Sans doute ce champignon doit-il son nom d'oreille à sa forme lobée et veinée. Et comme il affectionne plus particulièrement le sureau, on lui a donné le nom d'Oreille de Judas : la légende voulant qu'après sa trahison, épris de remords, Judas se soit pendu à un de ces arbres.

C'est le champignon noir que l'on trouve dans toutes les préparations chinoises, vietnamiennes et japonaises, et si ce champignon n'est pas très prisé chez nous, il n'en va pas de même chez nos amis où il est cultivé de manière intense, climat et humidité étant au rendez-vous pour la culture de ce champignon. Elle atteint des quantités très importantes et se pratique sous des paillotes sur déchets non compostés.
C'est un champignon très intéressant car il se prête parfaitement à la dessiccation, et reprend sa forme originelle après trempage dans l'eau tiède. L'Oreille de Judas peut être consommée crue (passage obligé page danger) en salade ou cuisinée avec du riz ou différentes sauces à qui, pendant la cuisson, il transmet l'onctuosité de son mucilage, le tout accompagnant diverses viandes et poissons.

31/12/2002 -

Auricularia auricula-judae, Oreille de Judas

Auricularia auricula-judaAuricularia auriculajudae

Environ dix ans de plus, pas mal de certitudes ont été revues (à la baisse) et ce qui était à l'époque (qui ne remonte pourtant pas si loin) considéré comme la règle, aujourd'hui est loin d'être repris.
Notre Champignon noir ou Oreille-de-Judas n'échappe, bien évidemment, pas à la règle.
On le considérait comestible même cru en salade, maintenant, on recommande de le cuisiner bien cuit et de le consommer avec modération ... ce champignon étant considéré maintenant comme responsable du syndrome de Szechwan ou purpura de Szechwan (d'une région de Chine appelée Sse-Tch’ouan), syndrome mis en évidence au tout début des années 80, le champignon responsable de ce syndrome (une attaque des plaquettes sanguines) notre Champignon noir !!!
Je vous conseille la lecture de la page Syndromes Toxiques en Mycotoxicologie du Dr Charly HAIECH ou tous les syndromes y sont répertoriés et bien décrits (ici un extrait du syndrome de Szechwan).

Un autre article tout aussi intéressant du Dr Lucien Giacomoni, AEMBA, (ici un extrait)

Bref comme d'habitude, et même avec les champignons de culture ..., toujours avec modération et ne jamais considérer les champignons, sauvages ou cultivés, comme un légume

Basionyme : Tremella auricula-judae Bull. 1789

Peziza auricula (L.) Lightf. 1777
Merulius auricula (L.) Roth 1788
Tremella auricula-judae Bull. 1789
Peziza auricula-judae (Bull.) Bolton 1790
Tremella caraganae (Pers.) H. Mart. 1812
Gyraria auricularis Gray 1821
Auricularia sambuci Pers. 1822
Exidia auricula-judae (Bull.) Fr. 1822
Laschia tremellosa Fr. 1849
Hirneola auricula-judae (Bull.) Berk. 1860
Auricularia albicans Berk. 1872
Hirneola auricula (L.) H. Karst. 1880
Auricularia tremellosa (Fr.) Pat. 1887
Auricula auricularis (Gray) Kuntze 1891
Auricula tremellosa (Fr.) Kuntze 1898
Auricularia auricula (L.) Underw. 1902
Auricularia lactea (Quél.) Bigeard & H. Guill. 1913
Auricularia auricularis (Gray) G.W. Martin 1943
Hirneola auricularis (Gray) Donk 1949

Extrait -Species Fungorum- 10/2014

Oreille de Judas
Champignon noir

(.de) : allemand : Judasohr
(.uk) : anglais : Jelly Ear
(.cn) : chinois : 俗名
(.dk) : danois : Almindelig judasøre
(.ee) : estonien : Karvane kõrvtarrik, Kõrvseen
(.fi) : finnois : Puunkorvat
(.hu) : hongrois : Júdásfülgomba
(.jp) : japonais : キクラゲ
(.no) : norvégiens : Judasøre
(.ru) : russe : Aурикулярия уховидная
(.se) : suedois : Judasöra
(.si) : slovène : Bezgova uhljevka
(.sk) : slovaque : Uchovec bazový
(.cz) : tchèque : Boltcovitka ucho Jidášovo

Suggestions

Faux-hydne gélatineux

Cure-oreilles

Bolet bai

Bolet craquelé

Agaric jaunissant

Hydne roussissant

Pub !!!

31/10/2012 - 14/10/2014 -

Auricularia :

nom d'espèces, du latin : - auricula = oreille + suff. -arius -a -um = comme, évoquant.
=> Qui ressemble à une oreille.

ChampYves ; étymologie
<< Dictionnaire étymologique des noms scientifiques de champignons >>
de Yves Bresson

Hirneola :

nom d'espèces du latin - hirnea = vase, cruche, coupe + suff. -olus -a -um = diminutif.
==> Petit vase, petite coupe.

ChampYves ; étymologie
<< Dictionnaire étymologique des noms scientifiques de champignons >>
de Yves Bresson

Le syndrome de SZECHWAN
// par Dr Charly HAIECH
….
Le syndrome de SZECHWAN est un syndrome toxique découvert récemment en 1981 environ. Il ne s’agit pas du nom d’un auteur mais d’une région de Chine appelée Sse-Tch’ouan. Le champignons incriminé est l’oreille de Judas ou plus scientifiquement Auricularia auricula judae. Pourtant ce champignon est utilisé en médecine traditionnelle chinoise dans toutes les pathologies caractérisées par la présence de thromboses à n’importe quel niveau circulatoire. L’on peut citer comme exemples : les phlébites (thrombose des membres inférieurs en particulier) les thromboses hémorroïdaires où les résultats sont spectaculaires et prouvés, médicalement et scientifiquement. De 1981 à 1983 de nombreux auteurs ont défini la formule de cet élément qui fluidifie le sang en provoquant une baisse des thrombocytes ou autrement dit des plaquettes. Ces plaquettes entrent dans le cycle de la coagulation du sang. Nous employons de nos jours dans ces mêmes maladies des médicaments plus modernes et mieux adaptés pour combattre l’hypercoagulabilité sanguine mais ayant la même action. Il s’agit d’un polysaccharide décrit par UKAI en 1981 et CERUTI en 1986. En fait en 1981 l’équipe de MISAKI aurait donné déjà une formule qui est restée contemporaine et qui signale ce polysaccharide comme contenant deux glucanes dont une seule fraction serait active (1-3 D glucane selon UKAI dans les années 1983). Il faut cependant noter une découverte importante en 1981 par deux chercheurs, BAILEY et MAKHEJA. En effet ces auteurs ont démontré la présence d’un adénoside qui provoquerait une altération de l’AMP cyclique et donnerait par conséquent la constitution d’un éventuel caillot ou thrombose par agrégation des thrombocytes.

==> suite de l'article

ChampYves, le glossaire.

Le syndrome de SZECHWAN ou purpura de Szechwan
// Dr Lucien Giacomoni, AEMBA
.....
Malheureusement, ce champignon paré de toutes les vertus présente un redoutable danger pour les consommateurs excessifs (gluttonous eateys, dit BenJamin !). Le syndrome de Szechwan (nous rappelons qu'il s'agit d'une dénomination anglaise de la province chinoise) a été décrit en l980 par un hématologue du Minnesota, le Dr Hammerschmidt, intrigué par le nombre anormalement fréquent d'hémorragies et de purpuras dans sa clientèle et qui finit pas trouver la clef du mystère. Son enquête étiologique avait permis d'éliminer quelques affections rares affectant les lignées sanguines et les médicaments agissant sur l'agrégation p1aque_aire (comme l'aspirine, par exemple). Il finit par constater que plusieurs de ces malades utilisaient fréquemment du ma-po dofu, une abomination gastronomique à peine traduisible que nous vous transmettons dans le texte d'origine: « a spicy bean curd dish generous amounts of both auricularia auricula and sar quort, a water chestnut substitut ».Le mélange inhibait les plaquettes in vitro, mais à la suite de nombreuses expérimentations, le Dr Hammerschmidt constata que seul le champignon était actif quand il était pris par voie orale. La suite de l'enquête montra que plusieurs victimes de cette maladie plaquettaire inconnue fréquentaient assidûment les restaurants chinois et appréciaient les soupes aigres ( ?) et le « moo-shu pork ». La science venait de mettre la main sur un nouveau « syndrome du restaurant chinois » qui n'avait rien à voir avec la célèbre intoxication par le glutamate. Bien entendu, les troubles de l'agrégation plaquettaire provoquent des saignements, plus ou moins importants et plus ou moins répétés selon les individus, selon les quantités ingérées et selon les associations malheureuses avec certains médicaments (aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, etc.) et même certains aliments (le gingembre, autre spécialité des restaurants chinois, est également un inhibiteur connu de l'agrégation p1aquettaire, comme l'ont montré Dorso et coll. en 1980)....

==> totalité de l'article

ChampYves, le glossaire.

Coalescent (adj.) :

Soudure, pathologique ou normale, de tissus voisins.
Stipes ou chapeaux (ou autres) sont dits coalescents si deux ou plusieurs d'entres eux adhèrent les uns aux autres pour ne former qu'une masse plus ou moins régulière.

ChampYves, le glossaire.

Mucilage (n. masc.) : matière à consistance gélatineuse, visqueuse.
Mucilagineux, euse : qui en a la consistance.

ChampYves, le glossaire.

Les pays :