Lepista flaccida (Sowerby : Fr.) Pat. 1887

Du mois de (août) septembre au mois de décembre, voire même janvier-février pour peu que les conditions ne soient trop dures, sous feuillus, conifères ou mixtes, préférant les tapis de feuilles ou d'aiguilles bien humides qu'il agglomère, en ligne ou rond de sorcières, ce Clitocybe inversé est un comestible agréable ... Mais attention aux risques de confusion avec Clitocybe gibba, le Clitocybe en entonnoir non toxique mais sources d'autres confusions et surtout avec Paralepistopsis amoenolens ou Clitocybe amoenolens, décrit par Malençon en 1975, le Clitocybe à bonne odeur qui pousse généralement en montagne, à plus de 1 000 m d’altitude, dans les Alpes françaises, Suisse, en Italie (Apennins) et au Maroc (Moyen-Atlas)...., très semblable à Lepista flaccida, une forte et agréable odeur en plus ! Attention car ce dernier est très toxique, induit des lésions du système nerveux périphérique, environ 24 heures après l’ingestion des champignons : les symptômes débutent par des sensations de fourmillements, de courant électrique (paresthésies) remplacées ensuite par des sensations de brûlures douloureuses des mains et surtout des pieds.
Bref, une attention de tous les instants, comme toujours avec les champignons, s'impose !

Espèce collective qui regroupe nombre de taxons, pour s'en convaincre, si tel n'est pas encore le cas, voir la description, synonymes, exclusions et surtout le commentaire de Lepista flaccida : page 75 de Flora Agaricina Neerlandica 1995 ISBN: 9054106166) C. Bas, Th W. Kuyper, M. E. Noordeloos, Else C. Vellinga) !
Un petit tour sur speciesfungorum.org, (2014) la synonymie est plus qu'impressionnante !

Sur les vieux champignons, après quelques jours à subir les variations de températures jour/nuit, précipitations ou/et hygrométrie importante, le Clitocybe inversé se voit colonisé par des moisissures qui forment de petites plaques blanchâtres qui vont virer au roussâtre, aussi bien sur le revêtement du chapeau que sur le pied et les lames.

Et quelques années plus tard, notre lépiste n'a toujours pas dit son dernier mot !

Après avoir vu le jour sous le doux nom d'Agaricus flaccidus en 1799 par James Sowerby, (oui, pour faire court, tous les champignons à lames étaient rangés dans le tiroir Agaric), notre champignon est passé de tiroirs en tiroirs, Omphalia, Craterellus, Clitocybe, Lepista où il semblait se complaire depuis pas mal d'années, le voilà éjecté de sa cache pour réapparaître au grand jour, après quelques analyses ADN (Sowerby) Vizzini 2012 , dans le genre Paralepista Raithelhuber 1981.
Species Fungorum et quelques autres ont intégré cette évolution dans leurs bases, INPN conserve l'ancien binôme (12/2021).