Amanita phalloides, Amanite phalloïde, Oronge ciguë verte.

Amanita phalloides (Fr. : Fr.) Link

Amanite phalloïde, Oronge ciguë verte

- Règne : Fungi - Division : BasidiomycotaS/Division : AgaricomycotinaClasse : Agaricomycètes - S/Classe : AgaricomycetideaeOrdre : Amanitales - Famille : AmanitaceaeGenre : Amanita
Réf : C.D.2011
Amanita phalloides, Amanite phalloïde.
Amanita phalloides, Amanite phalloïde.
Chapeau :
de 6 à 12/15 cm., ovoïde à l'ouverture de l'oeuf, hémisphérique puis convexe et enfin largement étalé et même déprimé ;
la marge est non striée, régulière, entière ;
cuticule séparable, souvent vert-jaune ou vert-olive mais aussi très pâle ou totalement blanche, vergetée de fibrilles rayonnantes foncées, luisante au sec, à peine visqueuse à l'humide, très rarement ornée des restes du voile ;
Lames :
libres, ventrues, inégales, blanches, serrées, molles ;
Pied :
de 5 à 20 cm de haut pour 1 à 3 de diam., blanc, chiné de tigrures concolores au chapeau ;
anneau fragile, pendant, blanc ou jaune-verdâtre, strié sur le dessus ;
volve ample et membraneuse, en sac évasé, persistante, blanche à l'extérieur, blanche ou colorée de verdâtre pâle à l'intérieur ;
Chair :
blanche immuable, épaisse, tendre, saveur douce, odeur agréable parfumée accentuée au séchage ;
Spores :
sporée blanche, amyloïde ; spores arrondies, 8-10µm ;
Comestibilité :
---MORTELLE---
Aspect de l'amanite phalloïde et coupe du champignon.

Le plus dangereux des champignons, ennemi public numéro un, Amanita phalloides, l'amanite phalloïde responsable de plus de 90% des cas mortels (syndrome phalloïdien) détient de tristes records sans doute grâce à une belle prestance, de belles couleurs, une odeur non repoussante, généralement un chapeau nu : pas de restes du voile, pas de petits flocons comme souvent chez les amanites, donc peu apparentée à une amanite, parfois et souvent même largement attaquée par les limaces (encore un gage de sécurité s'il en fallait un, que les vieux dictons ont la peau dure, et souvent, transmis de la bouche des jeunes...), bref, rien qui puisse alarmer le malheureux cueilleur.

Encore une fois l'occasion de dire et de redire qu'un champignon croqué par les limaces, les scarabées ou même une souris ou un tout autre mammifère ne prouve en rien sa comestibilité !

Et pourtant, à y regarder de plus près, il existe nombres de caractères assez facilement identifiables et pour peu que l'on soit un tant soit peu attentif, impossible de ne pas les voir :

la couleur unie du chapeau vert ou brun olive à jaunâtre, nettement vergeté radialement de filaments innés de couleur plus sombre, généralement sans restes du voile, ou s'ils existent, ces restes vélaires sont de grandes tailles (photo), mais jamais en flocons ;
une volve en sac, blanchâtre (parfois légèrement colorée à l'intérieur), ample, s'évasant vers l'extérieur ;
un anneau membraneux mince, pendant, souvent apprimé, strié sur le haut ;
le pied blanc au dessus de l'anneau, zébré de fines chinures jaunes sous l'anneau ;
et son odeur particulière, douceâtre, de rose fanée surtout dans l'âge ou en séchant.

Et il faudra s'en méfier d'autant plus que cette amanite phalloïde est assez courante en pleine saison des champignons, de plus, elle fréquente le plus souvent les bois de feuillus durs : chênes, charmes, hêtres, lieux bénits des amateurs de champignons !
Ses mois de prédilections, de juillet à octobre, bien mélangées aux autres espèces tant recherchées, attention donc !

Amanita phalloides, l'amanite phalloïde. Si le champignon affronte une sécheresse, en vieillissant son chapeau se craquelle radialement.
Tout jeune exemplaire d'amanite phalloïde, Amanita phalloides
Photo 4 : Généralement le chapeau de l'amanite phalloïde ne présente pas de restes du voile, si toutefois c'est le cas, ces restes vélaires seront de belle taille.
Photo 6 : Ne surtout pas se laisser berner par les légendes du style : si les limaces le mangent, il doit être bon ! L'amanite phalloïde est mortelle, les limaces l'apprécient énormément.
Amanita phalloides f. alba, Amanite phalloïde f. blanche Bien sûr, le tableau se complique si l'on tient compte des variétés non conventionnelles et totalement blanches, Amanita phalloides var. alba, mais les caractères restent intacts, et à mon avis, toujours bien déterrer le pied d'un champignon prend là toute son importance et sa justification.
Une bonne observation du pied oriente et apporte immédiatement des certitudes, un pied cassé, et c'est à coup sûr une détermination hasardeuse. Il semble, que ce soit la variété blanche qui serait souvent confondue avec la classique Agaricus silvicola, l'Agaric anisé ou Agaricus silvaticus, l'Agaric des forêts => grosses différences : toutes deux ne présentent jamais de volve, l'odeur est très différente et les lames, même jeunes, ne présentent jamais une teinte blanche.
Voir exemple ci-dessous d'une Amanite phalloïde qui s'est invitée au beau millieu d'un groupe de russules verdâtres, Russula heterophylla aux lames typiquement fourchues et anastomosées vers le pied.
Amanite phalloïde jaune verdâtre et russules presque identiques en couleurs.

En résumé, quoique l'on ramasse, la vigilance doit toujours être de règle, tous les sens en éveil, et face à un spécimen solitaire ou dans un groupe qui s'écarterait de la variété établie, toujours le rejeter.

De plus c'est une espèce commune, que l'on pourra observer un peu partout, de juillet à octobre, généralement sous couverts de feuillus, mais aussi résineux ou mixtes, dans les jardins, les parcs, avec une prédilection pour sols acides, sous chênes et hêtres.

Basionyme : Agaricus phalloides Vaill. ex Fr. 1821

Fungus phalloides Vaill. 1723
Agaricus phalloides Bull. 1792
Amanita viridis Pers. 1797
Agaricus phalloides Vaill. ex Fr. 1821
Amanita citrina Pers. 1821
Venenarius phalloides (Vaill. ex Fr.) Murrill 1912
Amanitina phalloides (Vaill. ex Fr.) E.-J. Gilbert 1941

Extrait -Species Fungorum- 02/2015

Oronge ciguë blanche (pour les variétés blanches)

(.de) : allemand : Grüner Knollenblätterpilz
(.uk) : anglais : Deathcap
(.bg) : bulgare : Зелена мухоморка
(.cn) : chinois : 毒鹅膏
(.dk) : danois : Grøn fluesvamp
(.es) : espagnol : Oronja mortal, Amanita verde, Oronja verde, Cicuta verde
(.fi) : finnois : Kavalakärpässieni
(.hu) : hongrois : Gyilkos galóca
(.jp) : japonais : タマゴテングタケ
(.lv) : lettonien : Zaļā mušmire
(.nl) : néerlandais : Groene knolamaniet
(.ru) : russe : Мухомор зеленый
(.se) : suedois : Lömsk flugsvamp
(.si) : slovène : Zelena mušnica
(.sk) : slovaque : Muchotrávka zelená
(.cz) : tchèque : Muchomůrka bílá

Suggestions
Suillellus queletii, Boletus queletiiBolet de Quélet
Amanita pantherinaAmanite panthère
Amanita muscariaAmanite tue-mouches
Amanita caesareaAmanite des Césars
Amanita citrinaAmanite citrine
Amanita gemmataAmanite jonquille

16/09/04 - 31/10/2011 -