Hygrophorus marzuolus (Fr.) Bresadola
Hygrophore de mars
Réf : C.D.2011
Chapeau : de 4 à 12 cm de diam., charnu, convexe puis plat mais déformé et gibbeux - cuticule légèrement visqueuse vite sèche, séparable sur la moitié du rayon, blanchâtre dans la jeunesse puis gris pâle marbré à gris sombre, gris noir - marge mince, sinueuse, concolore ; |
Lames : adnées, moyennement décurrentes, assez espacées, inégales, épaisses, blanc terne puis grisâtres et enfin jaunissantes dans l'âge ; |
Pied : 8 x 3 cm en moyenne, ferme, plein, robuste, irrégulier, généralement coudé et atténué à la base, gris blanchâtre plus foncé en son sommet, rayé longitudinalement ; |
Chair : épaisse et ferme, non hygrophane, blanche, odeur agréable (de rose) saveur douce ; |
Spores : sporée blanche - spores largement elliptiques, 6-8 x 4,5-6 µm ; |
Comestibilité : très bon comestible. |
Champignon à tendances montagnardes et calcicoles, précoce, visible dès les premières fontes de neige, et sous couvert principalement de résineux, voilà pour décrire de manière très succincte ce champignon rare et mythique, dont tous, avons entendu parler, mais peu l'ont réellement côtoyé.
Les photos de cette planche m'ont été envoyées par Paul Vuillerme, photos accompagnées d’un texte non moins intéressant, écrit à l’origine pour le journal du petit village de notre correspondant reporter (Bernin dans l'Isère), puis repris, pour son contenu intéressant, dans le bulletin trimestriel n° 157 de la Fédération Mycologique Dauphiné-Savoie, en Avril 2000.
=>> Je lui passe la parole :
Allons dans les bois, ma mignonnette…
Non, nous n'y cueillerons pas la fraîche violette, mais le premier champignon de l’année, assez méconnu, je veux dire l’hygrophore de mars.
Cet excellent comestible, comme son nom l'indique, pousse au mois de mars. Mais, si les conditions sont favorables (redoux durable entraînant la fonte des neiges dans les bois, sans gel nocturne trop fort), on peut le trouver dès le 15 février.
Où faut-il le chercher ?
On ne le rencontre qu'à partir de 700 m d'altitude environ et jusqu'à 1000 ou 1200 m, peut-être même plus haut, mais plus tard.
Pour nous, Berninois, la route du balcon de Belledonne, du Col du Barioz à Revel est une bonne base de départ pour nos recherches. Ouvrez les yeux dès que vous vous trouverez dans une forêt pas trop dense, où se mêlent des hêtres, des chênes, des châtaigniers ... et de beaux sapins ou épicéas. Si en plus quelques plants de myrtilles ou d'airelles y croissent, redoublez d'attention. Vous trouverez l'hygrophore généralement sous les résineux, parfois blotti contre une racine de l'arbre ou contre un bois mort, caché sous les myrtilles, mais aussi souvent à découvert.
Il est rarement seul. Le plus souvent, il est en famille, mais certains jouent à cache-cache, enfouis sous les feuilles ou même carrément sous terre. Surtout ne « râtelez » pas le secteur : vous risqueriez de détruire le site. Par contre, si vous apercevez un petit monticule, genre petite taupinière, couvert ou non de feuilles mortes, grattez un peu. Vous y trouverez peut-être un petit groupe d'hygrophores plus ou moins gros, mais entièrement blancs car ils n'ont pas encore vu le jour. Normalement l'hygrophore est effectivement tout blanc excepté le dessus de son chapeau qui est gris ardoise à noir.
Ce chapeau, d'abord convexe, comme celui d'un petit bolet, s'aplatit et s'incurve même légèrement au fur et à mesure que le champignon grossit. Le pied, sans volve ni anneau est charnu et assez court. Quant aux lamelles, elles sont larges, espacées et très légèrement décurrentes (se prolongent à peine sur le pied).
Ce champignon est très reconnaissable, et comme, de plus, il n'a guère de concurrents à cette période, il vous sera bien difficile de vous tromper. On trouvera des hygrophores jusqu'au 15 avril environ, mais plus la saison avancera et plus on risquera de trouver des champignons véreux.
Paul Vuillerme
Cedex 67 B
38190 BERNIN
- Confusions :
- assez peu probable aux vues des caractères du champignon et surtout de ses périodes de poussées...
Photos 1 à 4 de Paul Vuillerme, photos de sa dernière récolte du 27 mars 2007, photos in situ (photo 1 et 2), une belle récolte (photo 3) et un petit comparatif de taille pour la photo 4.
La photo du haut est une reproduction de Hygrophorus marzuolus, champignon amoureux de la neige et du ski, croqué par Roland Sabatier (Le gratin des champignons, chez Glénat). Superbe représentation du champignon ou tous les détails comptent : la montagne, la neige, les sapins, le tapis d'aiguilles, et bien sûr, notre champignon tout content de prendre quelques rayons de soleil pour affirmer sa couleur sombre.
Basionyme : Agaricus marzuolus Fr. 1821
(.de) : allemand : März Schneckling, Märzellerling, Frühlings Egerling, Schneepilz
(.uk) : anglais : March mushroom
(.es) : espagnol : Seta de marzo, Elur-ezco
(.hu) : hongrois : Tavaszi csigagomba
(.lt) : lituanien : Ankstyvoji guotė
(.no) : norvégiens : Marsvokssopp
(.pl) : polonais : Wodnicha marcowa
(.ru) : russe : Гигрофор ранний
(.si) : slovène : Marčna polževka
(.sk) : slovaque : Šťavnačka marcová
(.cz) : tchèque : Plžatka březnová, Šťavnatka březnovka
06/04/2008 - 18/02/2013 -